Est-ce que l’application de méthodes agiles facilite le travail à distance ou le rend plus compliqué ?
Les collaborateurs étant chez eux, les méthodes agiles sont “plus difficilement” applicable.
Ça ne veut pas dire qu’elles ne sont pas adaptées, au contraire.
En fait, on a tendance à oublier qu’elles reposent beaucoup sur les échanges humains et les discussions plutôt que sur un cahier des charges.
Avec ce confinement, les processus des méthodes agiles ont été chamboulés.
Ce n’est pas tant que c’est plus dur à appliquer. C’est que ça demande plus d’efforts pour bien l’appliquer.
Le contact humain devient quasi inexistant avec le distanciel et les discussions informelles beaucoup plus rares.
Ces pertes ont diminué les synergies, des projets, des échanges, du groupe finalement. Tout ce qui était lié aux conversations informelles.
Plus de difficultés dans le management du projet aussi, car la méthodologie s’appuie beaucoup sur une réelle proximité avec les collaborateurs.
Mais finalement, ce n’est pas plus mal…
De nombreuses solutions sont apparues au sein des équipes pour aider les collaborateurs à échanger lors de la réalisation d’un projet.
Ces solutions permettent de maintenir les discussions “machine à café” qui aident souvent à l’idéation, elles soutiennent aussi un état d’esprit positif grâce à l’échange informel !
L’émergence de ces outils (Meet, Discord, Slack, …) permet de diminuer le problème de la distance entre les collaborateurs et éviter les planifications de réunion (encore une fois, il faut garder un côté « machine à café« ).
En revanche, le risque est de s’enfermer dans un écosystème et de perdre de vue l’objectif.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on doit arrêter de se concentrer sur des “solutions” mais revenir au fondamental de l’outil.
“Qu’est-ce qu’on cherche à faire ?”
Avec l’émergence de Scrum, j’ai l’impression que les équipes ont perdue de vue le “pourquoi” ils mettent une méthode en place, ils font Scrum.
Leur pourquoi ? Parce que tout le monde fait ça ou parce que la direction l’a décidé.
Le danger, c’est la perte de sens, mais c’est masqué par l’habitude qu’on a d’utiliser ces solutions.
Le changement brutal avec un passage du 100% présentiel au 100% remote a complètement cassé cette habitude.
Conséquence : cela a fait émerger les manques sur les outils, sur les problèmes en faisant imploser l’usage des solutions.
En plus de ça, certains abus propres aux échanges à distance sont apparus, et c’est normal.
Il est plus difficile de garder un fil rouge durant ces réunions via les outils distanciels.
En visio, il est facile de faire autre chose si la caméra n’est pas allumée.
On peut interrompre sans forcément capter les signaux qu’une autre personne allait parler.
On va prendre des initiatives, c’est bien, mais sans en parler et jamais en discuter à la machine à café.
Donc, toutes ces nouvelles choses, il va falloir les adresser, les comprendre, travailler avec et s’adapter. Et en cela, le travail à distance rend la vie de ceux qui étaient habitué au présentiel beaucoup plus compliqué.
Il ne suffit plus de remplir des tickets sur JIRA et de se lever 15minutes le matin pour raconter sa vie.
Mais finalement, c’est toujours mieux que de ne rien faire !
Ce sont des “bons” problèmes à identifier et à traiter pour avancer.